Eau:
J’ai arrêté de prendre des bains depuis que j’ai compris l’importance de la raréfaction des ressources et le gâchis d’eau fait dans nos sociétés. J’ai commencé à chasser toutes mes mauvaises habitudes en matière d’utilisation d’eau. Très souvent, je m’en suis rendu compte, que je n’ai pas eu à me priver mais à mieux utiliser : ne pas faire couler l’eau pendant le brossage des dents, préférer l’usage des douches à la place du bain, optimiser les lessives quand j’ai assez de linge à laver, éviter de tirer la chasse la nuit, récupérer l’eau de pluie pour arroser mes plantes…et je suis à l’affût de toutes les ingéniosités qui optimiseront d’avantage encore ces économies. Cette satisfaction morale est amplifiée par le montant en régulière diminution de mes factures d’eau.
Alimentation:
Il y a 5 ans, séduite par l’idée de manger sainement, j’ai acheté des fruits bios. J’ai été séduite par la saveur de ces fruits de saison cueillis à maturité .Après ça, je me suis mise à acheter la plus grande partie de mes courses bios en grande surface. Mais je trouvais quand même que c’était cher.
Puis j’ai découvert qu’il y avait de l’huile de palme dans certains biscuits et que tous les ingrédients de mes produits n’étaient pas certifiés à 100% bio. Alors je me suis mise à acheter juste des produits de base, non transformés, dans des magasins bios afin de faire mes propres plats. Depuis, je mange différemment, ce que je mange a du goût et mes courses sont moins chères qu’avant.
Habillement et linge de maison:
Je suis consciente de vivre dans une société de sur-consommation. Je voudrais acheter moins de vêtements et faire des achats réfléchis, qui ont plus de sens. Mais j’ai du mal à résister et il m’arrive de faire les boutiques et de craquer sur plein de choses.
Alors je me suis imposé 4 règles :
Je n’achète plus de produits venant de Chine ou d’Asie. Je privilégie les « made in » pays méditerranéens, idéalement européens.
J’évite les vêtements trop marqués et facilement démodables pour les porter plusieurs années.
Je réfléchis à des vêtements qui manquent à ma garde robe afin de n’acheter que des choses qui serviront vraiment.
Je n’achète que 3 ou 4 choses au maximum.
Naturellement, je me pose encore des questions, au sujet du coton bio par exemple. En dépit de tout cela, et même s’il y a encore quelques ajustements à faire, j’ai la satisfaction de ne pas trop participer à la société du jetable.
Énergie:
Je me suis interrogée sur l’impact de mes choix sur mon cadre de vie et sur mon confort au travers de l’énergie. Convaincue par la nécessité de faire évoluer la consommation électrique de la France vers un modèle plus sobre, je suis sensible aux énergies « vertes », éoliennes, photovoltaïques ou encore liées à la biomasse. Alors j’en ai parlé à mon époux et nous avons décidé de changer de prestataire de production d’électricité. Nous avons opté pour une société régionale qui met en avant l’éolien. Cette entreprise propose une remise quand nous souscrivons à une option pour aider une association d’aide et d’insertion. Nous ne gagnons pas d’argent par rapport à notre ancien prestataire. Mais nous gagnons bien d’avantage : la satisfaction d’être acteur de notre choix énergétique et de favoriser une entreprise locale soucieuse de son impact sociale.
Produits d'entretien:
Je n’ai eu aucun soucis à me séparer des produits d’entretien superflus que j’utilisais encore il y quelques temps. Bien au contraire. J’ai toujours considéré comme un atout et quelque chose de plaisant de savoir utiliser les techniques et les produits que ma grand-mère utilisait et a appris à ma propre mère. Savoir faire briller les verres en mettant une goutte de vinaigre blanc dans l’eau de rinçage ou utiliser le même produit pour laver les vitres ou détartrer un "mousseur " de robinet m’a donc toujours paru naturel. J’ai en plus la satisfaction de rejeter le moins possible de produit nocif dans l’eau des rivières (car tout n’est pas traité par les stations d’épuration). Et si les produits que j’utilise sont limités, mes dépenses en produits ménagers aussi.
Transports:
Il y a quelques années, nous avons intégré que la voiture était un facteur important du réchauffement climatique. Lorsque nous avons dû en changer, nous avons choisi un véhicule doté d’un faible rejet de gaz à effet de serre. Notre choix a également pris en compte le fait que la voiture était construite dans notre département et qu’elle avait participé à l’économie de notre région. Notre voiture est jolie, très pratique, économique mais ce que nous voyons a travers elle, c’est presque plus ce que son choix a induit. Et nous avons une certaine fierté à raconter ce qui a motivé notre achat, encore aujourd’hui.
Jardinage:
Lorsque nous avons eu notre première maison, nous nous sommes retrouvés avec un bout de jardin. Au départ, nous avons planté du gazon. Puis nous nous sommes intéressé au développement durable et au bio. Alors nous avons fait un petit potager qui a fait notre satisfaction visuelle et gustative. La récupération d’eau de pluie et l’utilisation d’un composteur se sont imposées naturellement. Nous avons récupéré des graines et mon mari s’est mis à faire ses propres semis. Nous avons ainsi appris à vivre avec les saisons, en apprenant la patience, en nous réjouissant de l’arrivée des beaux jours et de celle des jeunes pousses. Cette activité ne nous coûte pratiquement rien et le peu de temps que nous demande les cultures chaque jour est vécu comme une plaisir et nous vide la tête. Lorsque arrive le moment de la récolte, nous guettons l’arrivée des légumes comme des enfants.
Culture et divertissements:
Je suis toujours navrée de constater la surabondance de cadeaux, notamment au moment des fêtes. Je trouve presque triste de ne s’attacher qu’au matériel, au cadeau jetable ou à la mode. J’ai également le sentiment que nous ne savons plus apprécier la charge affective des cadeaux ou les instants qui donnent de la magie aux souvenirs. Alors j’ai décidé d’opter pour des cadeaux immatériels, des participations à des « gros cadeaux » achetés à plusieurs, des objets qui ont vraiment une utilité ou qui sauront durer. Du coup, j’ai beaucoup de plaisir à offrir des places pour le dernier spectacle à la mode ou pour un café théâtre. Le présent fait toujours son effet car les gens ne prennent souvent pas le temps d’aller à un spectacle. J’offre ainsi de l’émotion, de beaux instants et de la tendresse.